Il y a en France 6 millions de personnes de plus de 75 ans, 10% environ sont équipées d’une alarme, la plupart du temps sous forme de bouton ou de bracelets. En cas de chute, encore faut-il l’avoir sur soi pour appuyer sur le bouton et déclencher l’appel, et bien entendu ne pas avoir perdu connaissance.
Les solutions existantes ne remportent donc pas un franc succès, soit parce qu’il faut porter sur soi l’alarme ce qui peut être gênant, soit parce que la personne estime ne pas être particulièrement fragile. Pourtant, dans les pays d’Europe du Nord, 30% de cette population est équipée d’un système.
Entretien avec Arnaud Vasset, cofondateur de Viadome
Expliquez-nous les origines de la startup Viadome ?
Arnaud Vasset : Nous sommes deux associés, Bruno Gavand et moi-même. Bruno est le président et le pro du technique, je suis sur la partie commerciale, administrative et financière. Nous nous connaissons depuis longtemps. Il y a un an, nous avons eu l’opportunité de créer notre entreprise, chose faite en février 2022 à Lyon dans le pôle d’entrepreneurs LYVE. La motivation était de rester propriétaire de la nouvelle technologie créée par Bruno. Cette création est notre solution de liberté.
De quoi s’agit-il exactement ?
A.V. : Nous proposons un détecteur de chute innovant, bien plus évolué que les systèmes existants. Nos capteurs permettent de détecter les mouvements sur deux zones, inférieure et supérieure, permettant ainsi de « voir » si la personne ne parvient pas à se relever ou ne bouge plus, suite à une perte de connaissance ou une fracture. Il n’y a pas de caméra, pas de microphone et nos détecteurs pas plus grands qu’un smartphone peuvent être installés n’importe où y compris dans la salle de bains ou les toilettes. Ils sont posés avec des autocollants spécifiques ultras forts, un système de velcro permet de les déplacer.
Il faut compter 5 détecteurs pour un deux ou trois pièces, l’installation dure une demi-heure, nous pouvons bien entendu aussi équiper des maisons.
À qui destinez-vous ces systèmes de détection de chutes ?
A.V. : Notre technologie est prête, nous avons déjà une vingtaine d’installations pilotes chez des particuliers. Notre première cible est le grand public, pour des installations dans les logements ou dans les résidences autonomes.
Nous ciblons également les Epadh, les chutes pouvant survenir en sortant du lit ou dans la salle de bain. C’est une solution pratique pour la garde de nuit, où il n’y a généralement qu’une personne pour 80 ou 90 chambres, cela permet à la personne en charge ou au personnel soignant de prioriser les interventions.
Nous sommes aux débuts de la commercialisation, et nous mettons aussi en place des partenariats avec des acteurs de la téléassistance comme Assystel, ou des entreprises du secteur qui pourront ajouter notre système de détecteur de chutes sous leur propre marque. Nous devenons ainsi un apporteur de solutions technologiques auprès d’acteurs existants.
Vous disposez aussi d’une possibilité supplémentaire de services ?
A.V. : Effectivement, le système installé peut détecter d’autres éléments, comme les changements de luminosité ou de température du logement, il est aussi possible de vérifier l’heure du lever, du coucher. C’est une application de plus qui peut être rassurante pour les proches, mais qui ne peut être appliquée qu’avec le consentement express du bénéficiaire ou sur sa demande, car sans elle, nous sortirions du cadre de la loi.
Quel en est le coût ?
A.V. : Nous avons le statut de société de services à la personne, ce qui permet une défiscalisation de 50% pour les particuliers. Nous proposons deux abonnements, le premier à 39.90€ mensuels pour l’installation avec une alarme envoyée sur une boucle d’alarme, c’est-à-dire, que nous appelons la première personne sur la liste, puis la seconde si elle ne répond pas, jusqu’à 4 personnes, qui doivent être proches géographiquement pour pouvoir se déplacer.
La seconde option est de 49,90 /mois, elle est attractive, car l’alarme est traitée par le centre de téléassistance qui va appeler le bénéficiaire, ensuite en cas de non-réponse, appeler les proches, puis envoyer les secours.
Dans le cadre des Epadd, l’alarme va directement sur son système, le signal est traité en interne.
Votre actualité ?
A.V. : Nous poursuivons nos tests avec Assystel et d’autres sociétés, nous avons aussi un pilote en Suisse, des contacts en Angleterre, notre solution est dans le cloud donc facile à exporter. Nous avons même une installation qui fonctionne en Australie.
Nous allons ensuite prospecter les services d’aide à la personne, les ergothérapeutes, les CCAS des mairies, les structures privées…
Il nous faudra aussi effectuer une levée de fonds pour 2003 auprès de fonds d’amorçage, de mutuelles et assurances. Nous sommes également en cours d’instruction auprès de Bpifrance pour des subventions.
Plus d’informations sur www.viadome.fr