Les prochaines semaines s’annoncent délicates et la morosité devrait rapidement éclipser la canicule estivale. Difficile d’être optimiste pour notre avenir immédiat dans le climat anxiogène actuel. Les discours politiques, économiques et sociaux de ces dernières semaines peuvent mettre à mal notre envie d’avenir radieux. Humeur.
Fraîchement rentré de son petit mois de vacances au Fort de Brégançon, où notre Président a pu assouvir sa passion du jet-ski en toute tranquillité et décontraction, le retour au palais de l’Élysée a été marqué par un changement de ton. Nous étions un peu préparés après le discours du chef de l’État dans le cadre du 78e anniversaire de la libération de Bormes-les-Mimosas.
En effet, il y était question de « guerre qui tonne à nos portes » ainsi que de l’appel aux Français à « accepter de payer le prix de la liberté », et même si cette dernière allusion se veut économique, cela sonna la fin de la récréation !
Retour aux affaires et premier Conseil des ministres le 24 août 2022, le Président Macron, a évoqué l’urgence climatique, les conséquences de la guerre en Ukraine. Il nous a aussi annoncé la « fin de l’abondance » et celle de « l’insouciance ».
Là, le ciel s’obscurcit vraiment, la dramaturgie est en place, la stratégie aussi ! Après deux ans et demi de pandémie, rythmés par les confinements et autres restrictions pour le moins hasardeuses, peut-on craindre pire ? C’est possible.
Notre Président, très rassembleur depuis les gilets jaunes et la Covid-19, nous demande « l’unité » face à la « grande bascule », être soudé derrière le chef pour surmonter l’obstacle. Pas sûr que les Français soient prêts à suivre cette recommandation.
Au programme : inflation, crise énergétique, crise économique et crise sociale ?
Oui, ça, c’est au mieux, après, c’est la guerre qui je vous le rappelle « tonne à nos portes ».
À ce jour, pour passer à côté de l’inflation, il faut : vivre dans une grotte en mangeant des racines ou posséder un yacht ou au moins un jet privé.
D’après le médecin, devenu porte-parole du gouvernement, nous sommes en cette fin août au pic de l’inflation (même si c’était déjà le propos tenu début juillet). De quoi se réjouir puisque les mesures gouvernementales pour aider les plus « nécessiteux » courent jusqu’à la fin de l’année 2022. Nous devrions donc nous en sortir en 2023 de ce côté-là.
Cependant, des indices ne vont pas dans le sens du discours officiel. En effet, les prix français de l’électricité ont dépassé 1 000 euros le mégawattheure (MWh) vendredi 26 août, alors qu’ils atteignaient environ 85 euros/MWh un an auparavant.
Pour décembre prochain spécifiquement, le mégawattheure d’électricité française s’échange déjà à plus de 1 600 euros, un niveau extraordinairement élevé.
Si notre facture de gaz et d’électricité passe de 200 € par mois à 1000 €, cela risque de coincer quelque part ! Le froid va s’installer aussi bien dans les chaumières que dans la rue cet hiver !
Une inflation adossée à une crise énergétique sont de bonnes étincelles pour allumer le feu d’une crise économique et une certaine chaleur sociale.
Comme le disait si bien Coluche : « On s’autorise à penser, dans les milieux autorisés! »
Ils sont où les choix énergétiques stratégiques ?
En Algérie, au Kazakhstan ? Ah bon ! Si vous le dites… Avec un peu de recul, on peut affirmer que les meilleurs choix énergétiques ont été réalisés à l’époque du Général de Gaulle et qu’ils soutiennent encore aujourd’hui, un peu, l’indépendance énergétique de la France.
Mais, depuis lors, qu’en est-il ? Rien ! Enfin, rien de stratégiquement durable. Des énergies renouvelables très insuffisantes au regard de l’explosion de la demande en électricité. Des réouvertures de centrales à charbon ? C’est dans les tuyaux !
Ajoutez à cela des sanctions « bien pensées » contre le pays dominant la fourniture du gaz au niveau européen et vous obtenez une bonne flambée… des prix et une balle dans le pied. Pour apprendre les échecs, il vaut mieux jouer contre Poutine qu’avec Macron !
Tous responsables, tous coupables !
Que ce soit les politiques et leur manque de vision, les forces d’argent et de pouvoir, ou bien nous les quidams consentants, la responsabilité est commune.
La clairvoyance et l’indépendance de notre État ne sont plus que des souvenirs lointains. L’obéissance et le consentement aveugles sont les signes de notre décadence. Une mention particulière pour de nombreux seniors qui en grande majorité ont adoubé notre petit Prince jupitérien. Nous avons oublié les valeurs cardinales de notre beau pays au profit d’une communication fondée sur la peur, la division, la rupture et les mensonges.
Alors que notre longévité et notre solidarité pour les générations suivantes auraient dû nous permettre d’alerter les plus malléables de nos concitoyens sur les dérives orwelliennes des pouvoirs actuels.
Cependant, nous avons préféré le consensus au détriment de la mission naturelle qui nous revient, la transmission.
Nous ne pouvons pas dire qui aurait fait mieux, mais nous disons que les manipulations en action, aujourd’hui, sont les pires. Et, que l’avenir de nos enfants et petits-enfants s’annonce du plus préoccupant. Une remise en cause de nos choix individuels, collectifs et de nos renoncements s’impose !