La prostate, c’est « le » sujet d’angoisse partagé par tous les hommes. Comment ça marche ? Comment en prendre soin ? A quel âge faut-il s’inquiéter ? Un point s’impose.
NE PLUS EN FAIRE UN TABOU
La prostate est l’organe masculin le plus secret, celui dont on n’ose parler. Plus d’un million d’hommes en France ont des problèmes urinaires ou des douleurs prostatiques. Tabou, la prostate ? Avec 70 000 nouveaux cas par an, le cancer de la prostate est le plus fréquent chez l’homme. En cause, le vieillissement de la population et la généralisation du diagnostic de cette maladie. Mais opérer n’est pas la seule solution. Il existe aujourd’hui des méthodes simples à mettre en œuvre (alimentation, sport, hygiène de vie, sexualité) au quotidien pour garder cet organe en bonne santé.
UN ORGANE ESSENTIEL
La prostate est une petite glande de la taille d’une noix située sous la vessie. Elle sécrète des fluides entrant dans la composition du sperme. Elle entoure la partie supérieure de l’urètre, le tube urinaire, à l’endroit où celui-ci rejoint la vessie. Cette glande a tendance à prendre du volume à l’approche de la quarantaine, et continue à grossir avec l’âge. C’est donc un organe très important dont les hommes tirent leur vitalité, leur énergie créatrice ainsi que leurs impulsions sexuelles, et sans laquelle la santé générale et la qualité de la vie sont sérieusement compromises.
QUID DE L’HYPERTROPHIE
L’hypertrophie bénigne de la prostate, ou HBP, est une augmentation du volume de la prostate dont l’incidence augmente avec l’âge. Plus de 70 % des hommes dans la soixantaine souffrent d’HBP – soit 660 millions d’hommes dans monde. Avec l’âge, la prostate, cette glande située sous la vessie et qui entoure la partie supérieure de l’urètre, a tendance à grossir et sa déformation peut gêner l’émission d’urine. Bien qu’il s’agisse d’une affection bénigne non liée au cancer de la prostate, elle peut affecter grandement la qualité de vie. Lorsque la prostate s’élargit, elle comprime l’urètre et bloque l’écoulement de l’urine, entraînant des symptômes urinaires incommodants.
Parler des troubles prostatiques reste encore de nos jours un tabou. Cet organe est considéré comme un symbole de virilité, l’apparition des symptômes cliniques marquant l’arrivée de la vieillesse. À ceci s’ajoute la masse d’informations transmises par le bouche-à-oreille ou la consultation d’internet qui apportent, le plus souvent plus d’angoisse que de réponses.
DES SOLUTIONS EXISTENT
Même si, dans la majorité des cas, ces troubles sont bénins, des antécédents de tumeur de la prostate dans sa famille ou le retour d’un bilan biologique avec un taux de PSA (antigène prostatique spécifique) trop élevé font surgir le spectre du cancer de la prostate avec ses 8 000 morts par an et la crainte d’un handicap urinaire ou sexuel lié aux traitements. Pourtant la mortalité par cancer de la prostate et les effets secondaires des traitements pourraient être réduits de moitié grâce aux nouvelles stratégies diagnostiques (imagerie fonctionnelle, tests génomiques, intelligence artificielle) ou thérapeutiques (robotique, traitements ciblés par l’image ou la biologie).
UN IMPLANT INNOVANT
Il existe aujourd’hui un système innovant d’implant UroLift®, validé en France depuis peu, qui s’adresse aux patients âgés de plus de 50 ans présentant des symptômes urinaires en lien avec une hyperplasie bénigne de la prostate (jusqu’à 70 cm3). Contrairement aux traitements chirurgicaux invasifs (résection, excision, ablation ou vaporisation des tissus prostatiques), cette méthode est quasi exclusivement réalisée en ambulatoire, sans anesthésie générale : les patients rentrent généralement chez eux sans sonde urinaire et sans aucun risque d’altération sexuelle (pas de trouble de l’éjaculation ni de la fonction érectile). La période de récupération après la procédure est rapide et s’évalue en nombre de jours et non pas de mois.
• Augmentation de la fréquence des mictions diurnes et nocturnes
• Diminution ou ralentissement du jet urinaire
• Sensation de vidange incomplète de la vessie
• Difficulté à commencer la miction ou retard de miction
• Besoin pressant d’uriner
• Intermittence du jet urinaire.
VERS UNE AMÉLIORATION RAPIDE
Le Professeur Grégoire Robert, Chef de service d’Urologie au CHU de Bordeaux et l’un des chirurgiens français qui pratique la technique Urolift® sur ses patients depuis plusieurs années, nous explique : « Cette technique permet une amélioration rapide des troubles urinaires tout en restant beaucoup moins invasive qu’une chirurgie conventionnelle. Le rétablissement post-opératoire est très rapide, le plus souvent sans nécessité de sonde urinaire. Elle est particulièrement adaptée aux patients qui veulent éviter les effets secondaires sexuels des médicaments ou des autres interventions chirurgicales. » Environ 250 000 personnes ont déjà été traitées avec ce dispositif dans le monde entier et on estime qu’en France, entre 3 400 et 6 900 patients pourraient tirer avantage de cette intervention chaque année. N.S.
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