Chaque année, le mois d’octobre est le rappel de l’importance du dépistage du cancer du sein. Où en est le dépistage ? À quoi servent les dons ? Quelles sont les avancées ?
Cette 29e édition d’Octobre Rose consacrée à la lutte contre le cancer du sein est plus que jamais nécessaire. En effet, on estime qu’une femme sur 8 sera touchée par le cancer du sein lors sa vie. Avec 60 000 nouveaux cas par an en France, le cancer du sein reste le premier cancer chez les femmes et le plus mortel. Détecté à un stade précoce, 9 femmes sur 10 en guérissent à horizon de cinq ans, d’où l’importance de la prévention. Cette campagne n’est pas simplement une spécificité française, elle est présente dans les quatre coins du monde. En France, pour l’année 2021, seule la moitié (50,6%) des femmes concernées ont participé au dépistage organisé du cancer du sein. Il faut que ce pourcentage progresse ! Simple et 100% remboursé, le dépistage doit être fait tous les deux ans, dès 50 ans. Par ailleurs, tout au long de la vie, notamment dès 25 ans, un suivi gynécologique avec une palpation par un professionnel de santé est recommandé une fois par an. Profitez de la gratuité de notre système de prévention est un bon moyen de sauver votre vie par la prise en charge précoce de cette maladie encore redoutable.
Octobre Rose et Ruban Rose, l’histoire !
En 1992, Evelyn H. Lauder, vice-présidente de la firme américaine de cosmétiques Estée Lauder, co-fonde le Ruban Rose avec Self Magazine. Evelyn Lauder sera particulièrement investie dans la recherche contre le cancer du sein, le dépistage et les soins jusqu’à sa disparition en 2011. En France, c’est en octobre 1994 que voit le jour de la première campagne de sensibilisation au cancer du sein « Cancer du sein, parlons-en! », et l’importance du dépistage. La campagne est portée par le groupe Estée Lauder France et le magazine Marie Claire. Depuis ce jour, le mois d’octobre est sous le signe du ruban rose, mobilisation nationale, avec une tour Eiffel illuminée de rose dès le 1ᵉʳ octobre et jusqu’à la fin du mois.
Où va l’argent des dons pour Octobre Rose ?
Depuis 2004, ce sont presque 4 millions qui ont été collectés par l’Association Cancerdusein.org à travers des campagnes d’Octobre Rose. Nous pouvons citer, par exemple, la création en 2003 des Prix Ruban Rose. Ces prix encouragent et soutiennent la Recherche fondamentale en finançant des programmes de chercheurs, soignants et équipes de médecins. La provenance des dons de l‘association Cancerdusein.org se divise en trois grandes parties : le mécénat avec près de 75%, les dons du Grand Public pour 11,5% et quasiment 14 % d’initiatives locales. Ces dons sont investis à hauteur de 80% dans les missions sociales et la recherche pour la lutte contre le cancer du sein, le reste étant utilisé pour le fonctionnement de l’association. La Ligue contre le cancer vous fait d’ailleurs un petit récapitulatif du montant des dons proposés avec en regard leur utilité. Cela va de l’aide au financement d’une prothèse mammaire, de la mise à disposition d’une aide à domicile pour les personnes malades pendant 6 mois. Des séances de soins socio-esthétique ou le financement d’activités physiques adaptées durant la maladie. Pour donner de l’argent (avec déduction fiscale), il existe beaucoup d’associations, de fondations et il n’est pas toujours simple de choisir. Nous vous conseillons celles qui disposent plutôt du label « Don en Confiance » c’est en général indiqué sur le site internet de l’association. Le Don en Confiance est un organisme de labellisation et de contrôle des associations et des fondations faisant appel à la générosité du public. Cela indique que tout est fait en transparence.
Quelles sont les thérapeutiques contre le cancer du sein ?
L’heure est à la médecine de précision, personnalisée et prédictive. Médecine de précision d’abord, via l’analyse génomique de la tumeur. Grâce à des outils sophistiqués, on est capable de classer les tumeurs selon leurs caractéristiques génétiques, et ainsi de traiter la tumeur en elle-même, plutôt que l’organe.
Les thérapies ciblées, comme les anticorps monoclonaux, permettent alors de s’attaquer à des molécules précises de la tumeur.
L’immunothérapie, avec une stratégie un peu différente, permet à l’organisme de retrouver ses défenses immunitaires que le cancer a désactivées.
La médecine personnalisée ensuite, pour essayer de proposer la stratégie thérapeutique la plus efficace tout en optimisant la qualité de vie. Par exemple en chirurgie, le but est d’améliorer les techniques pour les rendre moins mutilantes.
La médecine prédictive enfin, avec l’objectif de savoir si un médicament va être efficace chez une patiente. Là encore, on étudie l’expression des gènes de la tumeur.
Des progrès considérables en chirurgie
Des progrès importants ont été accomplis durant ces dernières années pour améliorer l’efficacité de la chirurgie et surtout réduire son impact pour les patientes. La chirurgie conservatrice est de plus en plus souvent proposée : dans 60 à 70 % des cas, elle permet de ne retirer que la tumeur et non le sein entier. Ces interventions chirurgicales sont de courte durée (moins de deux heures en général) et les risques de complications sont rares avec notamment peu de douleur et de gênes invalidantes. De fait, cette opération est désormais fréquemment réalisée en ambulatoire, c’est-à-dire sans hospitalisation, permettant à la femme de rentrer chez elle le soir même. Évidemment, pour les cas plus graves, la mammectomie peut être de rigueur avec tous les dégâts physiques et psychiques qui en découlent. Sans parler des dégâts dans les familles quand une telle épreuve arrive. C’est pourquoi, il n’est plus temps de réfléchir à vous faire dépister. Bien que la science depuis la Covid-19 n’aie pas toujours fait preuve d’une réelle bienveillance entre ses acteurs tout en laissant naître des doutes quant à ses financements, nous pouvons légitimement, pour ce cas, lui faire confiance. D’ailleurs l’ARNm sera peut-être un facteur d’avancées intéressantes concernant le cancer en général. Des essais cliniques sont en phase 2 avec cette technologie. À suivre…
La rédaction du Quotidien des Seniors est de tout cœur avec les personnes qui luttent contre ce fléau et leur souhaite un prompt rétablissement.
On ne vous demandera jamais assez de vous faire dépister régulièrement. De plus, il est de notre devoir d’aider à la compréhension, de diffuser et de responsabiliser nos lectrices et nos lecteurs sur le bien fondé de cette démarche. Transmettez le message à vos amis, vos voisins et vos connaissances. Le dépistage est gratuit et sauve des vies. N’attendez plus ! Prenez soin de vous et de vos proches.