La musicothérapie est une branche développée et reconnue de la psychothérapie, souvent intégrée à l’art-thérapie. À l’aide de nombreux exemples et exercices, pourquoi ne pas tester cette thérapie douce et bienfaisante qui date de l’Antiquité ?
UNE DISCIPLINE SANTÉ À PART ENTIÈRE
Depuis l’Antiquité, on reconnaît à la musique des vertus thérapeutiques. Dans la pensée chinoise comme dans le monde arabe médiéval, les traitements musicaux sont décrits comme une évidence. En quelque lieu et à quelque époque que ce soit, les connaissances scientifiques, la pensée philosophique ou les représentations anthropologiques ont permis de tisser des liens entre musique et médecine. C’est aujourd’hui l’objet de la musicothérapie, discipline à part entière quoique récente, et du musicothérapeute, professionnel du secteur de la santé. De la clinique aux neurosciences, de la musicothérapie active ou réceptive à la musicothérapie individuelle ou de groupe, il existe divers champs d’application et pratiques qui prouvent que la musique adoucit les mœurs et les maux.
DES SOINS PAR LA MUSIQUE
Depuis l’aube des temps, les techniques de soins ont utilisé le registre rythmo-mélodique intimement lié à la parole et aux mouvements dansés du corps. Ces techniques prenaient leurs sens dans les mythologies. Les pratiques orales du récit et du conte articulées au rythme musical et à la danse soutenaient ces mythologies. La musicothérapie active est une pratique thérapeutique utilisant le registre musical, tout en se libérant des contraintes de la technique et en portant attention à ce qui est spécifiquement humain : le jeu relationnel. Les différentes formes de la musicothérapie sont pratiquées depuis de nombreuses années dans les domaines du soin, de l’éducation spécialisée et de l’accompagnement médicosocial des enfants, adolescents, adultes ou personnes âgées, notamment en situation de handicap ou dépendantes.
DES BIENFAITS DÉMONTRÉS
La musicothérapie est une prise en charge psychothérapeutique qui se propose de traiter différents troubles afin d’apporter un mieux-être à des personnes en situation de handicap (physique, psychique ou social) grâce à la musique et ses composantes : rythme, son, voix… À la frontière entre pratique de soin et relation d’aide, elle se développe au sein des institutions hospitalières et chez beaucoup de soignants, dans les services de pédiatrie, de gérontologie, en anesthésie, ou encore en oncologie. De nombreux psys et coachs en développement personnel l’utilisent aussi en séances individuelles ou de groupes, en accompagnement de thérapies, pour aider au travail sur soi, lutter contre le stress, favoriser le sommeil. De plus, du point de vue des neurosciences, les activités musicales passives et actives diffèrent dans les parties du cerveau qu’elles activent.
DEUX GRANDES APPROCHES
Selon la personnalité du patient, les affections et les objectifs des individus, le musicothérapeute peut se servir de deux approches.
• La musicothérapie « active » : Elle facilite l’expression de soi. Elle privilégie des techniques d’intervention comme le chant, l’improvisation instrumentale ou gestuelle, la composition de chansons et l’exécution de mouvements rythmiques au son de la musique
• La musicothérapie « réceptive » : L’écoute de la musique peut stimuler l’énergie créative et aider à accroître la concentration et la mémoire. La musique peut aussi faire surgir des émotions, parfois oubliées ou profondément enfouies. Le thérapeute pourra utiliser ces émotions pour enrichir la démarche thérapeutique, et mettre de nouveau la musique à contribution.
La musique, tant celle qu’on écoute que celle qu’on joue ou qu’on chante, possède des qualités créatives, structurales et émotionnelles qui facilitent la conscience de soi, le développement personnel, le contact, l’interaction, l’expression et la communication.
DE VÉRITABLES SPÉCIALISTES
Les musicothérapeutes diplômés, en plus d’être des musiciens confirmés, doivent connaître le développement psychosocial et neurobiologique, ainsi que les caractéristiques et les besoins liés à divers maux. Ils exercent notamment dans les écoles, les hôpitaux (psychiatrie, psychothérapie, pédiatrie, soins néonatals, etc.), les établissements de soins de longue durée, les résidences pour personnes âgées, les centres de rééducation fonctionnelle, les centres communautaires, les centres de réadaptation pour les personnes alcooliques et toxicomanes, les milieux correctionnels et en cabinet privé. L’efficacité de cette pratique est démontrée dans de nombreux domaines tels que la réadaptation physique globale et la facilitation du mouvement, l’augmentation de la motivation des gens à s’engager dans leur traitement, le soutien émotionnel des patients et de leurs familles et la fourniture d’un exutoire pour l’expression de soi et des sentiments. M.V.