La silver économie, parfois aussi appelée de façon un peu ronflante, « l’or gris », est une locution apparue au début des années 2000. Les progrès de la médecine ont permis une forte progression de l’espérance de vie, modifiant les caractéristiques démographiques de la société. De nouvelles opportunités se sont donc ouvertes aux entreprises, mais ce terme recouvre quelle réalité exactement ?
Les plus de 60 ans seront quelques 20 millions en France d’ici la fin de la décennie, et le marché actuel en France s’approche des 130 000 milliards d’euros.
Le but
La mission officielle de la silver économie est la suivante : « Améliorer la qualité de vie des personnes âgées, garantir leur autonomie le plus longtemps possible ou même allonger leur espérance de vie : tels sont les principaux objectifs de la silver économie ».
L’économie des « cheveux gris » concerne donc bien entendu des sociétés ou associations proposant des services destinés uniquement aux personnes de plus de 60 ans, mais en réalité, de très nombreuses entreprises se sont saisies des opportunités naissantes sans pour autant se dédier à ce segment.
Ainsi, le club de gym qui crée des cours spécifiques pour seniors, le vendeur de matériel de salle de bains qui propose des baignoires à porte, la pharmacie qui dispose de matériel d’aide à la mobilité, etc. sont sur ce créneau sans pour autant s’y dédier à 100%.
Bien d’autres secteurs s’adressent à la population dans son intégralité et aux seniors en particulier, comme les services de ménage, les offres de mutuelles, de smartphones ou de voyages.
Les seniors contribuent donc largement à la bonne santé de l’économie globale. Leur consommation annuelle représente 54% du PIB, autant dire qu’ils ne sont pas à négliger tant du point de vue social que politique.
Un peu flou ?
Certaines entreprises disposent de concepts dédiés à stricto sensu la silver économie. Mais par ailleurs, vouloir cerner l’ensemble du secteur, c’est un peu comme vouloir cerner la notion de senior.
Selon le sujet que l’on aborde, le senior est dans la catégorie des plus de 50 ans, pour d’autres, qui dit senior dit retraité, pour d’autres encore, seniors, désigne plutôt les septuagénaires +, pour le train c’est 60 ans, pour l’avion 65, dans le golf 50 ans, dans le tennis il y a Seniors et Seniors Plus… Vous avez dit flou ?
« La définition du Larousse : Qui concerne les plus de cinquante ans ! »
Le saviez-vous ?
Les seniors sont partagés en trois segments par les pouvoirs publics :
- Les seniors actifs, qui sont autonomes et indépendants
- Les seniors fragiles, dont les capacités sont en baisse
- Les seniors dépendants, qui ont besoin d’aide pour la vie courante
Nouveau coup de projecteur
Vous vous sentiez révoltés suite aux déboires d’Orpéa et à la lecture du livre de Victor Castanet, « Les Fossoyeurs ». Rien de plus normal, mais pour retrouver le sourire, les seniors peuvent mettre en avant qu’ils sont bel et bien une véritable inspiration pour de belles innovations.
Ainsi, les startups utilisent de plus en plus l’intelligence artificielle pour développer des services spécifiques. Il peut s’agit de domotique, de robots capables de rappeler les prises de médicaments, les rendez-vous ou de proposer des jeux.
Sans aller jusque-là, les objets connectés y compris les piluliers connectés ont fait leur apparition, les enceintes intelligentes font des recherches sur internet sur simple demande. Par ailleurs, les tablettes et les téléphones adaptés aux seniors sont autant de développement pour simplifier le quotidien des aînés. N’oublions pas les montres connectées pour la santé, elles sont souvent développées pour les sportifs, mais aujourd’hui avec tous les capteurs présents et l’intelligence artificielle embarquées, elles permettent un suivi de santé personnalisé très intéressant.
En bref, les seniors sont des acteurs complets de l’économie d’aujourd’hui et de demain, contribuant au maintien de quelques 100 000 emplois (2019). Alors si l’on vous dit que les retraités sont un poids pour la société, défendez-vous !