Les initiatives se multiplient pour les expériences de cohabitation intergénérationnelle, des réseaux se montent favorisant la tendance. La question reste pourtant posée. Au-delà de l’image d’Epinal, le succès est-il au rendez-vous ?
L’objectif est louable et correspond également à une logique économique. Un senior (+ de 60 ans) isolé, locataire ou propriétaire de plus de soixante ans peut mettre en place une location, ou une sous-location, à l’avantage d’un jeune, pas encore trentenaire. Mais, attention, le concept définit qu’il ne s’agit pas simplement de proposer un logement, car le contrat mis en place n’est pas un bail, mais la mise en place d’une cohabitation.
Un double bénéfice saute aux yeux. D’abord, le propriétaire dispose d’une autre présence chez lui, ce qui peut être rassurant, voire permettre la création d’un lien amical. De son côté, le jeune peut trouver une solution généralement économique dans des zones dans lesquelles le logement n’est pas toujours accessible. Gagnant-Gagnant donc ! À noter que le jeune de moins de 30 ans peut aussi bien être étudiant que déjà en emploi, en alternance ou en apprentissage.
Un modèle déjà très au point
Ce type de cohabitation est déjà en place depuis des années, il a été mis en avant par des associations qui ont permis de mettre en place des chartes et des contrats assurant de borner les possibilités entre les parties. Un objectif a été mis en avant : renforcer le lien social
Quel loyer ?
Dans le cadre de la cohabitation intergénérationnelle, le loyer doit être modeste, il peut même s’agir d’un hébergement gratuit, la cohabitation fonctionnant sur le principe de l’échange.
La compensation se fait sous la forme d’une liste de services à remplir, qui doit explicitement être exposée au début de la cohabitation, à l’occasion de la signature du « contrat de cohabitation intergénérationnelle solidaire ». Le libellé reste assez générique, permettant à chaque cas de choisir son mode de fonctionnement.
La Fédération Ensemble 2 Générations, Cohabilis, Anil, sont des exemples parmi d’autres organisations donnant accès à des associations spécialisées sur ce créneau. Il est évidemment possible de trouver une solution en direct avec une personne de connaissance, sinon, les associations sont là pour rassurer les candidats seniors, proposant des solutions de médiation si un différend voit le jour. Vous pouvez télécharger la fiche synthétique de présentation de l’Anil ici. Et le lien vers le texte législatif sur le site legifrance.gouv.
La cohabitation intergénérationnelle est une solution très intéressante. Cependant, il faut dans tous les cas mettre au point des règles claires quant aux services demandés au jeune (temps de présences ou certaines tâches à remplir) pour ne pas avoir de dérives dans le temps. Le point décisif reste toutefois que les deux parties en présence partagent des règles similaires de politesse et de savoir-vivre, notamment le respect de l’intimité de chacun.
La loi ELAN 23/11/2018
Le phénomène s’amplifiant, une loi a été promulguée sur la « cohabitation intergénérationnelle solidaire ».
À noter que si le senior est locataire, il doit absolument informer son bailleur de son intention. Même si ce dernier ne peut pas refuser la mise en place du contrat de cohabitation intergénérationnelle solidaire, à partir du moment où celui-ci est conforme.
Des films aussi
Le très regretté Claude Brasseur et Noémie Schmidt ont personnalisé une forme de cohabitation intergénérationnelle dans le film « L’étudiante et Monsieur Henri« . Une façon romancée de ce que peut être la cohabitation entre deux générations.
Une solution à envisager avec sérieux si vous vous sentez isolé ou si vous souhaitez augmenter vos ressources financières. Un système qui se développe de plus en plus, permettant à chacun d’y trouver son compte.
• Taille minimale de la chambre : 9 mètres carrés
• Accès libre aux espaces communs (cuisine, salle de bains…)
• Le jeune ne peut pas prendre la place d’un aide-soignant ou garde-malade