Avec l’âge, la composition corporelle se modifie. La masse maigre se raréfie et la masse grasse a tendance à s’accumuler au niveau viscéral. L’obésité nécessite impérativement une perte pondérale, afin de limiter les complications respiratoires et cardiovasculaires, plus dangereuses en phase d’épidémie de Covid-19.
UN MANQUE DE DÉPENSE CALORIQUE
La tendance à prendre du poids avec l’âge n’est pas tant due à une quantité supérieure de calories ingérées mais plutôt à une diminution de la dépense totale d’énergie, soit du métabolisme de base (70%) (chûte de 2 à 3%/an dès 20 ans), de l’effet thermique des aliments (10%) et de l’activité physique (20%). Trois quarts de cette diminution de la dépense énergétique sont expliqués pour le déclin de la masse maigre.
DES CHANGEMENTS HORMONAUX
Les changements hormonaux influencent également le poids avec l’âge. A la ménopause, le déclin de la sécrétion d’œstrogène et de progestérone entraîne une altération du métabolisme lipidique, ce qui se caractérise par une augmentation du stockage de la graisse viscérale. En conséquence, le risque de maladies cardiovasculaires et de syndrome métabolique augmente par cette redistribution de graisse intra-abdominale et de tendance au stockage. A priori, le traitement hormonal substitutif ne prévient pas le gain de poids ni le changement du métabolisme lipidique.
TROP D’EXCÈS ALIMENTAIRES
En cas d’excès alimentaires liés à une trop forte consommation de sucre ou de produits d’origine animale, un senior augmente le risque de présenter un syndrome métabolique. On parle de syndrome métabolique lorsque plusieurs facteurs de risque sont présents chez l’individu : diabète, excès de poids, hypertension, cholestérol. Le syndrome métabolique multiplie par 3 les risques cardiovasculaires. Outre le risque de syndrome métabolique, les excès alimentaires entraînent l’encrassage et l’asphyxie cellulaire, avec production de radicaux libres oxydants causant des lésions des membranes des cellules et des gènes, une inflammation chronique, des maladies dégénératives, pour aboutir à un vieillissement précoce.
Selon l’Observatoire des seniors, ceux-ci sont plus touchés par la prise de poids que le reste de la population. 2/3 des 65-75 ans en souffrent, dont 44% en surpoids et 22% obèses. Ce phénomène étant de plus en plus courant, les personnes concernées n’ont pas forcément conscience de leur prise de poids.
DES DANGERS POUR LE MÉTABOLISME
Un excès d’alimentation surcharge le métabolisme, qui doit dégrader et évacuer de grosses quantités de nutriments. Cela oblige l’organisme à travailler plus et à se fatiguer. De plus, ces excès alimentaires encrassent le corps et provoquent des surcharges pondérales qui obligent le cœur à battre plus vite. En outre, les organes chargés de la dégradation des aliments, comme le pancréas, ou de l’évacuation des déchets, comme les reins, sont épuisés et fonctionnent mal. C’est l’origine des maladies cardiovasculaires, parmi lesquelles le diabète et l’hypertension. Les troubles cardiovasculaires sont le signe d’un vieillissement prématuré par usure de l’organisme, ainsi que d’un encombrement métabolique.
LE DANGER DE LA GRAISSE ABDOMINALE
La graisse abdominale compte parmi les types les plus dangereux de graisse et augmente le risque de développer une maladie grave. La baisse des taux d’œstrogènes liée à la ménopause peut provoquer une hausse de vos niveaux de cortisol, une hormone du stress, ce qui se traduit par une accumulation de la graisse abdominale. En outre, le stress causé par un régime trop difficile peut également faire augmenter les niveaux de cortisol, n’entraînant aucune baisse des graisses abdominales, et ce, malgré une restriction calorique.
LA MALADIE DU FOIE GRAS
Depuis une vingtaine d’années, le foie subit une véritable mutation. On estime aujourd’hui que 30 % de la population présentent – le plus souvent sans le savoir – de la graisse dans le foie, première étape avant la maladie qu’on appelle la NASH. Celle-ci est une maladie silencieuse, sans symptôme, qui dégrade insidieusement le foie. Cette forme d’hépatite, en l’absence de virus et de tout alcoolisme, liée uniquement à l’alimentation, entraîne cirrhose et cancer du foie, avec pour seule issue la greffe puisqu’il n’existe pour l’heure aucun médicament. Depuis plusieurs années, à l’insu du grand public, les médecins et les autorités de santé des pays occidentaux n’hésitent pas à qualifier la NASH de «fléau du siècle». Une épidémie d’autant plus préoccupante qu’elle se propage discrètement par le contenu de nos assiettes.
En France, globalement, le tour de taille des femmes a augmenté : en effet, nous avons épaissi sur ces dernières décennies et la moyenne se situe aujourd’hui à 70 centimètres au lieu de 65. Pour bien faire, il faut se surveiller pour éviter d’atteindre le fameux 80 cm de tour de taille jugé dangereux et qui doit être une limite en termes de sur-poids et de santé.
L’OBÉSITÉ FACE À L’ÉPIDÉMIE
Les personnes obèses âgées ont plus de risques de comorbidités telles que l’hypertension artérielle, le diabète, la dyslipidémie, la maladie coronarienne, l’attaque cérébrale, les problèmes de vésicule biliaire, l’arthrose, le syndrome d’apnées du sommeil (SAS), les problèmes respiratoires et les cancers de l’endomètre, du sein, de la prostate et du côlon. Le taux de mortalité est également plus important. Toutes ces pathologies entraînent par la force des choses des dangers beaucoup plus importants en pleine épidémie de Covid-19. Si vous souffrez d’un surpoids important, il est vraiment et toujours temps de réagir par une alimentation équilibrée et de l’exercice physique quotidien. N.S.