Aujourd’hui, la généalogie semble se démocratiser de plus en plus. Par simple curiosité, l’envie de renouer avec son histoire et ses origines, ou encore une volonté farouche de connaître ses ancêtres sur plusieurs générations. Voici une bien jolie façon de découvrir d’où l’on vient pour savoir où l’on va.
DES MOTIVATIONS DIVERSES
La Bruyère assurait que chacun d’entre nous descend à la fois d’un roi et d’un pendu. En fait, il n’y a pas une raison de faire de la généalogie, il y en a mille. Apprendre à retracer votre histoire familiale le plus haut possible dans le temps, sur Internet ou en archives est passionnant. Des centaines de témoignages de passionnés, tous différents, démontrent combien la généalogie est vivante, dynamique et foisonnante, car les sagas familiales réservent toujours bien des surprises.
UNE AVENTURE INTERGÉNÉRATIONNELLE
L’aventure généalogique rassemble toutes les générations et ne demande que du temps. Elle peut se pratiquer seul ou à plusieurs, avec ou sans budget, sur place ou à distance, pour la plupart des pays du monde, par tous les temps et quel que soit votre âge. L’histoire familiale, celle d’un lointain passé oublié, dort dans les archives. Elle n’attend qu’un chercheur pour renaître et un conteur pour se déployer.
DES RÉPONSES À NOS QUESTIONS
Quelles sont les origines de nos familles ? Comment se sont-elles construites à travers les siècles et les pays ? Le succès mondial des tests ADN apporte une formidable dynamique autour de l’histoire de nos familles et de la généalogie. Chacun a désormais un accès direct à la découverte de ses origines, les généalogistes peuvent identifier des ancêtres inconnus, vérifier des parentés en remontant jusqu’aux Gaulois ou aux Vikings, et parfois même résoudre des énigmes telles celles de Louis XVII ou du fils caché d’Hitler.
L’IMPORTANCE DES DÉCOUVERTES GÉNÉTIQUES
Le dernier livre de Jean-Louis Beaucarnot (« Quoi de neuf dans la famille ? », Ed. Buchet Chastel, 2021) est le premier à relier la généalogie aux découvertes génétiques. En s’appuyant sur de nombreuses histoires vraies, aussi étonnantes que bouleversantes (retrouvailles surprenantes, enfants substitués, secrets de famille…), il apporte aussi un décryptage précis de l’usage de chaque test ADN : comment l’interpréter, l’influence des grandes migrations, la lecture des chromosomes X et Y, la triangulation, l’épigénétique, etc.
Les généalogistes successoraux partent à l’autre bout du monde à la recherche de descendants inconnus ou perdus de vue. Ils ne retracent pas le passé de la famille, mais enquêtent, tels des détectives, sur le présent. Chaque année, 15 000 dossiers de succession en déshérence sont traités par des généalogistes en France.
PAR OU COMMENCER ?
Premières démarches, outils indispensables, il convient d’adopter d’emblée les bons réflexes, d’où l’importance d’apprendre les astuces et les recommandations pour bien se repérer dans les archives, de connaître les meilleures sources, et comment s’appuyer sur Internet, de trouver les bonnes informations et de déjouer les pièges nombreux qui se présenteront à vous. En partant de vous-même, le point de départ est de recherche le plus grand nombre de vos ancêtres ; nombre qui va rapidement devenir très important (2 parents, 4 grands-parents, 8 arrières-grands-parents, etc.).
10 GÉNÉRATIONS À IDENTIFIER
Vous allez pouvoir remonter très loin et peut être jusqu’au XVIIe siècle avec plus de 10 générations à identifier. Pour réussir cette mission, vous devrez vous munir de patience, car vous serez confronté à de nombreuses difficultés : actes détruits, ancêtres nés à l’étranger, enfants abandonnés, archives détruites par la guerre, des incendies ou des dégâts des eaux…
LA TRILOGIE DE DÉPART
Naissance, mariage, décès : voilà la trilogie des actes essentiels en généalogie, les trois bases nécessaires à toute quête d’ascendance. Mais l’acte de décès, le plus difficile à dater et localiser, échappe souvent aux recherches. D’abord parce que la plage de temps à explorer peut être particulièrement vaste : un ancêtre peut mourir à vingt ans comme à cent. Ensuite parce que cela peut survenir n’importe où : au cours d’un voyage ou d’une guerre. Enfin parce que le décès peut n’avoir jamais été enregistré, et que c’est un acte judiciaire tardif qui remplacera l’acte d’état civil manquant.
LES DOCUMENTS À RETROUVER
L’état civil permet de trouver les noms, les dates et les lieux à faire figurer dans un arbre généalogique. Les documents notariés y ajoutent des anecdotes, des émotions, et transforment parfois en amis familiers des ancêtres vieux de plusieurs siècles. À travers les actes des notaires se dessine le portrait de l’ancêtre : sa position sociale et son évolution, sa bonne ou sa mauvaise entente avec ses enfants ou ses voisins, la façon dont il a aménagé sa maison, la couleur des robes de son épouse, ses casseroles, ses outils, ses livres… Encore faut-il savoir se repérer dans les fonds notariés.
UNE QUÊTE AU TRAVERS DES ARCHIVES
Le généalogiste peut aussi prolonger sa quête à travers les archives liées aux successions anciennes. Elles lui permettent non seulement de repérer un décès mais aussi de reconstituer les fratries et de pister les parents et les cousins partis au loin. Ces fonds sont accessibles en partie sur Internet pour le XIXe siècle. Le reste est consultable aux archives départementales. Encore faut-il savoir explorer cette volumineuse masse documentaire.
L’INTÉRÊT DES RECENSEMENTS
Les recensements ont longtemps fait partie des documents d’archives que le généalogiste consultait peu, car leur exploration s’avérait fastidieuse pour les communes importantes. Les indexations réalisées par Filae, ajoutées aux projets collaboratifs lancés sur ce thème par Geneanet, des associations ou d’autres portails, ont simplifié leur accès et bouleversé les modalités de recherches. Il est souvent répété que les recensements nominatifs ne commencent qu’en 1926 à Paris et en 1836 dans le reste de la France. C’est faux, il en existe bien plus tôt, y compris sous l’Ancien Régime, mais, avant ces dates, il n’y en a pas deux semblables. La recherche en archives s’apparente sur ces périodes à l’ouverture d’une pochette surprise : les documents peuvent manquer, n’apporter que de maigres éléments ou une meilleure moisson d’informations que les meilleurs recensements du XXe siècle. A Paris, des sources de substitution couvrent la période 1852-1900.
Nombreux sont les généalogistes désemparés quand ils rencontrent, au cours de leurs recherches, des actes en latin. Pourtant, il est relativement facile de se repérer dans les registres paroissiaux en latin : la plupart des formules sont récurrentes et le vocabulaire est limité.
LES INFOS CADASTRALES
En généalogie, la première chose que le cadastre vous apporte, ce sont des indications sur la fortune foncière personnelle de votre ancêtre : le type de biens qu’il possède (champs, bois, appentis, vignes, maisons, etc.), leur valeur, leur date d’achat ou de revente… Vous avez sous les yeux, en une seule page, toute une vie d’acquisitions : est-il né pauvre et mort riche ou vice-versa ? Le cadastre offre une vue synthétique qui s’inscrit dans la durée, à l’inverse des documents notariés. Car un contrat de mariage ou un inventaire après décès donnent une vision de la situation à un moment précis, mais ne permettent pas de détecter les évolutions et les revers de fortune éventuels. Le cadastre apporte aussi des informations sur les maisons. C’est par lui que vous devrez commencer si vous souhaitez connaître l’histoire de telle ferme, de telle demeure, parce que vous y vivez, ou qu’elle a appartenu à un aïeul. Car il vous la montre sur deux plans à plus d’un siècle d’écart, et des registres vous permettront de savoir à quand remontent les modifications.
L’AIDE DE GENEANET SUR INTERNET
Sachez aussi que tous ceux qui font de la généalogie passent un jour ou l’autre par Geneanet. Même ceux qui n’en font pas y arrivent s’ils interrogent Internet sur la signification de leur nom, la popularité de leur prénom ou s’ils veulent découvrir le lien de parenté entre différentes personnalités célèbres. Né il y a une vingtaine d’années de l’idée de partage communautaire des informations généalogiques, Geneanet rassemble aujourd’hui 7 milliards d’ancêtres en ligne. Aujourd’hui premier site de généalogie collaborative en France, sixième mondial, ce site est connu de tous les généalogistes. Il est incontournable pour les passionnés de longue date qui veulent faire progresser leur arbre comme pour ceux qui veulent commencer.
FAIRE SON ARBRE GÉNÉALOGIQUE
Retrouver ses ancêtres dans les archives, c’est bien. Pouvoir montrer le résultat obtenu à sa famille, c’est encore mieux et c’est tout l’intérêt de l’arbre généalogique. Mais comment faire et surtout comment découvrir tous les possibles ? Car il existe tant de façons de mettre en forme sa généalogie : virtuelle ou matérielle, écrite ou dessinée. Sachez qu’il existe aujourd’hui un florilège de supports et de fournisseurs possibles, selon le type de généalogie pratiqué et selon le rendu souhaité. V.D.