On compte plus de 3 millions de Français diabétiques. 700 000 personnes ne savent pas encore qu’elles font un diabète de type 2, notamment après 50 ans. En cause de cette maladie chronique, l’obésité, principal facteur de risque, avec la sédentarité. D’où l’intérêt de la prévention, du dépistage et de l’action.
On est diabétique lorsqu’on a trop de sucre dans le sang. Normalement, notre taux de sucre dans le sang (glycémie) à jeun est inférieur à 1,10 g/l. S’il dépasse 1,26 g/l lors de deux prises de sang consécutives ou lorsque le taux de sucre est supérieur à 2 g/l à n’importe quel moment de la journée, on a du diabète.
DEUX TYPES DE DIABÈTE
Le diabète de type 1
Lorsque l’insuline, hormone chargée de gérer l’utilisation du sucre par les cellules de l’organisme, n’est pas sécrétée en quantité suffisante par les cellules du pancréas, il s’agit d’un diabète de type 1 ou insulinodépendant. Il apparaît en général dès l’enfance ou la fin de l’adolescence, et se soigne uniquement avec des injections d’insuline.
Le diabète de type 2
Lorsque l’insuline est sécrétée en quantité suffisante mais que les cellules sont moins sensibles à son influence sur le métabolisme du sucre (environ 90 % des cas), c’est un diabète de type 2 ou diabète non insulinodépendant, devenu en France et dans le monde une maladie chronique.
LES ADULTES DE PLUS DE 50 ANS
C’est le diabète de type 2 qui apparaît chez des adultes, en général après 50 ans. Mais les mauvaises habitudes alimentaires et la sédentarité peuvent s’associer pour le déclencher avant 50 ans (voire très tôt dans la vie). Le diabète de type 2 est d’ailleurs en forte progression en France. Il peut évoluer à bas bruit pendant des années. C’est pourquoi il est utile de faire vérifier sa glycémie au moins tous les dix ans, ou si on a pris du poids, ou si on se met soudainement à boire et uriner plus souvent.
NE PAS LE PRENDRE À LA LÉGÈRE
Il n’y a pas de petit diabète de type 2. Mal équilibré, il peut entraîner des complications. À l’inverse, correctement traité, bien surveillé, vous avez toutes les chances d’échapper à ces complications et de mener une vie quasi normale. À long terme, un diabète non contrôlé par les traitements expose au risque de maladies cardiovasculaires (infarctus, accidents vasculaires, etc.), à l’atteinte des vaisseaux sanguins de la rétine (avec un risque de perdre la vue), à l’atteinte des nerfs périphériques (en particulier dans les pieds et les jambes), à l’atteinte des petits vaisseaux des reins et à l’insuffisance rénale, à des plaies graves du pied par retard de la cicatrisation, mais aussi à des infections plus fréquentes. Certaines de ces complications sont plus nombreuses chez les personnes qui présentent d’autres facteurs de risque (hypertension artérielle, hypercholestérolémie, tabac, excès d’alcool, etc.), d’où l’importance de toutes les prendre en charge.
RESPECTER UN BON ÉQUILIBRE
Pour vérifier si un diabète est bien équilibré, il y a bien sûr le dosage régulier de la glycémie, mais ce n’est pas suffisant car elle fluctue souvent au cours de la journée. C’est pourquoi les médecins se fient aussi à l’hémoglobine glyquée (HbA1c) : cette protéine sanguine reflète la glycémie moyenne au cours des 3 derniers mois. Chez une personne qui n’est pas diabétique, le taux d’HbA1c est compris entre 4 et 6 %. Chez une personne diabétique de type 2 traitée, l’objectif est généralement de maintenir l’hémoglobine glyquée en dessous de 7 %. L’examen doit être refait chaque trimestre.
DE BONS RÉFLEXES À ADOPTER
Améliorer son hygiène de vie
Cela veut dire modifier son équilibre alimentaire et pour cela, l’aide d’une diététicienne est précieuse en matière de rééquilibrage nutritionnel. Il faut également se mettre à l’activité physique quotidienne (après épreuve d’effort chez le cardiologue si on a plus de 35 ans ou si on est diabétique depuis au moins 15 ans), en privilégiant les sports d’endurance : marche rapide, jogging, vélo sur terrain plat, danse, natation, etc. Un minimum de 30 minutes par jour ou 10 000 pas quotidiens sont nécessaires.
Se traiter correctement
Si le simple fait d’améliorer son hygiène de vie ne suffit pas, il faut aussi souvent passer par des médicaments antidiabétiques oraux. Parfois, il n’y a pas d’autre choix que d’en venir à l’insuline en injection.
Se faire suivre régulièrement
Votre médecin traitant peut assurer la surveillance de votre diabète, sinon, c’est un diabétologue qui s’en chargera. Après 50 ans, il est important aussi, chaque année de consulter le cardiologue, le néphrologue, le neurologue, l’ophtalmologiste et parfois d’autres spécialistes pour vérifier qu’il n’y a pas de complications ou le cas échéant, les prendre en charge avant qu’elles ne posent trop de problèmes. Faire également régulièrement surveiller l’état de ses pieds par un podologue pour détecter d’éventuelles petites lésions, sources parfois de complications. N.S.
Source & plus d’infos : federationdesdiabetiques.org
POUR ALLER PLUS LOIN
Ce n’est pas une fatalité !
Le diabète de type 2 serait une maladie chronique et progressive selon la plupart des médecins, diététiciens et spécialistes du diabète. Mais, comme le démontre le Dr Jason Fung dans cet ouvrage qui fait éclater les paradigmes, la vérité est ailleurs : le diabète est réversible. Dans un langage clair et persuasif, l’auteur explique pourquoi les traitements conventionnels reposant sur l’insuline ou sur d’autres médicaments qui abaissent la glycémie pourraient en réalité exacerber le problème, ce qui mènerait à des gains de poids importants et même aux maladies cardiovasculaires. Pour lutter contre le diabète de type 2, la seule méthode véritablement efficace s’avère non pas la prise de médicaments, mais plutôt de réduire fortement l’ajout de sucres dans son alimentation et de brûler le sucre restant grâce à la pratique du jeûne intermittent.
« Les lois du diabète : Prévenir et faire régresser le diabète de type 2 naturellement » du Dr Jason Fung, Eyrolles, 332 p., 20 €.
Se soigner en mangeant mieux
L’alimentation est au centre du traitement du diabète. Car, au-delà des médicaments et de la surveillance de la glycémie, le diabétique, comme tout le monde, mange trois repas par jour avec, à chaque fois, des conséquences sur sa santé. Bénéfiques ou non, selon ses choix !
« Je m’initie à l’alimentation anti-diabète » du Dr Pierre Nys, Leduc S., 20 €.