Baisse de l’audition, bruits atténués, difficulté à suivre des conversations simultanées, tendance à monter le volume de la télé, sifflements ou acouphènes… Ces signaux progressifs, qui vous sont peut-être familiers, annoncent dans certains cas une perte de l’audition. Que faire alors ?
LE FONCTIONNEMENT DES OREILLES
Les ondes sonores pénètrent dans la partie externe de l’oreille et voyagent le long du conduit auditif jusqu’au tympan. Le mouvement du tympan fait vibrer les osselets dans la partie moyenne de l’oreille. Ces vibrations sont transmises à un organe rempli de liquide ; l’oreille interne que l’on appelle cochlée. Les minuscules cils tapissant la cochlée captent ce mouvement et envoient des signaux au nerf auditif puis au cerveau, où ils sont interprétés comme des sons.
CERTAINS DYSFONCTIONNEMENTS
Chacun des éléments de l’oreille exerce une fonction bien précise. Si l’un d’eux est endommagé, votre audition peut baisser. Premier cas, une perte auditive de transmission causée par des troubles de l’oreille externe ou moyenne : le conduit auditif, le tympan et/ou les osselets sont atteints. 2e cas, une perte auditive de perception causée par des troubles de l’oreille interne : la cochlée et/ou le nerf auditif sont atteints. 3e cas, une perte auditive mixte qui relève de problèmes de transmission et de perception.
Des problèmes d’oreille interne existent également. Ils sont soit auditifs, soit d’équilibre. Ce sont alors des vertiges dits vestibulaires ou encore périphériques, pour bien les distinguer des vertiges cérébelleux ou centraux provoqués par le cervelet.
L’ÂGE SOUVENT EN CAUSE
La presbyacousie est la perte naturelle d’audition liée au vieillissement physiologique du système auditif. Elle entraîne une diminution de l’acuité auditive de façon progressive mais est souvent imperceptible avant 60 ans. Elle est considérée comme la principale source de surdité chez les personnes âgées et peut rapidement devenir invalidante.
L’IMPORTANCE DE LA PRÉVENTION
La prévention restant le meilleur moyen de retarder la presbyacousie, quelques règles à respecter contribueront à préserver le système auditif. Protéger les oreilles du bruit en portant un casque ou des protections sonores adaptées en présence d’un niveau sonore élevé, voire excessif. Réduire le niveau sonore de la musique diffusée dans les casques et écouteurs et éviter une écoute prolongée. Consulter un médecin rapidement en cas de douleur ou d’écoulement provenant de l’oreille. Soigner les oreilles en cas de maladie diagnostiquée par le médecin (otite, infection ORL…). Ne pas insérer un quelconque objet ou liquide à l’intérieur du conduit auditif. Maintenir une bonne hygiène du conduit externe de l’oreille en privilégiant un nettoyage doux (spray d’eau de mer, rinçage à l’eau) et un séchage soigneux. Éviter les médicaments ototoxiques (antibiotiques de la famille des aminosides, anti-inflammatoires non stéroïdiens…). Consommer des aliments riches en oméga-3 pour leur effet antioxydant (graines, fruits secs, petits poissons gras…).
UNE SURDITÉ DE PERCEPTION
La presbyacousie est une surdité de perception qui touche les deux oreilles, droite et gauche, de façon symétrique : il y a la même altération de l’oreille droite et de l’oreille gauche. À la genèse de cette perte auditive il y a plusieurs lésions : des lésions au niveau de l’oreille interne, comme la perte des cellules auditives ciliées qui permettent la perception des sons aigus, on parle alors de presbyacousie sensorielle ; une perte des neurones au niveau des voies et des centres auditifs, il s’agit d’une presbyacousie nerveuse ; et aussi un mauvais fonctionnement des structures qui produisent de l’énergie pour l’oreille.
La cause la plus fréquente de la surdité est aujourd’hui la presbyacousie : elle justifie 90 % du recours à l’appareillage auditif.
UN PROBLÈME SUR LES TONALITÉS AIGUËS
Ces lésions, qui s’associent diversement, sont responsables avant tout d’une déficience évidente : la perte de la capacité d’entendre les sons de tonalités aiguës. Mal entendre les aigus déclenche l’incapacité d’entendre les consonnes, surtout dans le bruit.
QUAND L’APPAREIL S’IMPOSE
La presbyacousie ne peut pas se soigner de façon médicamenteuse. Cependant, il est possible de compenser la perte auditive grâce à un appareillage. Dès les premiers signes de perte d’audition, il convient de prendre rendez-vous chez son médecin ou son ORL pour réaliser un audiogramme et établir le diagnostic de la perte de décibels de façon précise. C’est ensuite l’audioprothésiste qui proposera l’appareillage le plus adapté et qui établira les réglages nécessaires pour obtenir une bonne compensation de la perte d’acuité auditive. De plus, l’apprentissage et la pratique de la lecture labiale peuvent être un complément intéressant à l’appareillage car elle permet de distinguer les sons qui se ressemblent ou de compenser quand le simple appareil auditif ne suffit pas pour retranscrire la parole.
LES PROTHÈSES AUDITIVES
La prothèse auditive constitue un appareillage de première intention. Si vous en avez besoin, l’ORL vous délivre une prescription. Ensuite, vous rencontrez un audioprothésiste qui vous conseille et propose les appareils les plus adaptés. Vous pouvez les tester quelques semaines et vous assurer qu’ils vous conviennent.
12,9 % des adultes commencent à perdre l’audition dans la tranche d’âge des 55-64 ans, 19,5 % dans celle des 65-74 ans, et 36,7 % après 74 ans.
LA SOLUTION DES IMPLANTS
Dans les cas où la prothèse auditive ne convient pas ou ne suffit plus, nous vous recommandons de consulter à nouveau votre ORL. Selon le type de surdité et son degré de sévérité, un implant pourra être envisagé. Il en existe plusieurs types. L’implant cochléaire est indiqué pour les surdités de perception sévères à profondes au niveau des 2 oreilles. L’implant en conduction osseuse est pour sa part indiqué si une oreille est atteinte – ou les 2 – d’une perte auditive de transmission ou mixte, modérée à sévère.
Quel que soit le contexte de leur apparition, consultez votre ORL : il procédera à un test auditif appelé audiogramme et vous prescrira une prise en charge adaptée. A.M.