Miss France, Miss Europe, puis journaliste sportive, Alexandra Rosenfeld est devenue professeure certifiée de yoga au Pays basque où elle vit et enseigne désormais. Suivie sur Instagram par une communauté de 300 000 abonnés, elle nous livre aujourd’hui les secrets de sa méthode bien-être, à retrouver aussi en librairies.
Vous êtes une grande sportive depuis toujours. Quand et comment le yoga est-il entré dans votre vie ?
Alexandra Rosenfeld : J’ai fait mon premier cours de yoga, en 2006, après l’élection de Miss France. J’ai détesté ce premier cours parce qu’il était totalement inapproprié à l’idée que je m’en faisais, pensant avant tout que c’était un sport qui faisait du bien au dos. Je n’étais pas prête. Je n’avais pas compris en fait que c’était beaucoup plus complet que cela et que c’était un véritable art de vivre holistique « corps-mental-esprit ». Quelques années plus tard, j’ai testé à nouveau et j’ai adoré ! Depuis, le yoga ne m’a plus jamais quittée.
Comment vous est venue l’idée de devenir professeur de yoga, puis de créer votre propre méthode de bien-être et d’en faire un livre aujourd’hui ?
A.R. : Depuis seize ans environ, des éditeurs m’ont demandé au moins une bonne dizaine de fois d’écrire un livre sur mon parcours, mais j’ai toujours décliné, parce que je ne me sentais pas légitime. Dernièrement, quand les éditions Robert Laffont me l’ont à nouveau proposé, c’était cette fois-ci comme une évidence. J’ai dit oui, parce que ce que je pratique au quotidien me fait du bien, alors pourquoi ne pas le partager avec celles et ceux qui souhaitent aller vers le chemin du bien-être ? Si je suis professeur de yoga depuis 5 ans, ma méthode « AJY » est quant à elle le résultat d’un long cheminement de jeune adulte, de femme et de mère, pendant plus de 15 ans. J’ai appris avec les années que le stress était mauvais pour la santé et qu’il fallait avant tout chercher le plaisir en chaque chose, y compris en termes d’alimentation et d’activité physique.
« Ce que je pratique au quotidien me fait du bien, alors pourquoi ne pas le partager avec celles et ceux qui souhaitent aller vers le chemin du bien-être ? »
Votre méthode est intitulée « AJY » pour les trois lettres Ayurvéda, Joie et Yoga. Expliquez-nous.
A.R. : L’Ayurvéda, parce que c’est une médecine holistique indienne ancestrale qui explique qu’on peut se mettre toutes les crèmes du monde sur le visage, si on mange mal, on aura toujours des soucis de peau et des problèmes inflammatoires qui peuvent dégénérer en maladies chroniques. Tout cela peut se régler en faisant attention à ce que l’on mange, et de façon très naturelle, en précisant cependant que si l’on est vraiment malade, il faut aller voir son médecin traitant et suivre ses prescriptions. Pour être en bonne santé et se sentir en forme au quotidien, l’alimentation est fondamentale. La Joie, c’est mon tempérament. C’est de comprendre qu’on est notre plus grand allié pour aller bien, c’est donc la joie de cultiver son bonheur. Et le Yoga, c’est un art de vivre complet qui prend en compte toutes nos dimensions physiques, psychologiques et spirituelles. C’est autant regarder une très belle posture sur Instagram que se poser au calme pour fermer les yeux, respirer et se connecter à soi.
Vous expliquez que notre corps, c’est notre temple, notre meilleur allié, mais que c’est en l’acceptant qu’on peut cheminer vers le bien-être, en ne confondant pas différence et imperfection ?
A.R. : Oui, c’est tout à fait cela. L’acceptation de soi est fondamentale, mais ce n’est pas facile pour tout le monde, car nous ne sommes pas tous égaux dans le socle de la vie, on n’a pas tous des parents qui nous disent « tu es bien comme tu es ». On naît tous avec une morphologie différente et il faut l’accepter. Moi, que je fasse du sport ou pas, j’aurai toujours cette morphologie longiligne. Si je me mets à faire 300 abdos par jour, j’aurai une sangle abdominale en béton, et si je m’arrête pendant six mois, je ne l’aurai plus. Pourtant, habillée, ce sera toujours la même Alexandra que les gens verront. Ce qui compte, donc, c’est de travailler sur soi et pour soi, et de s’affranchir du regard des autres. Ce qui importe, c’est de trouver une hygiène de vie qui nous procure du plaisir et de la joie. Quand on se séduit soi-même, on est toujours plus séduisant aux yeux des autres. Ça passe aussi par savoir s’entourer de belles et bonnes personnes qui posent un regard bienveillant sur nous.
Ça demande quand même des efforts, notamment de bouger. La pratique du yoga est-elle la meilleure voie pour cela, surtout quand on n’est pas sportif de nature ?
A.R. : Oui, parce qu’il y a tellement de yoga différents, qu’il y en a forcément un pour chacun. Ce qui compte, c’est de bouger en effet. Prendre les escaliers à la place de l’ascenseur, c’est déjà de l’activité physique. Moi, je ne vais pas courir tous les jours. Pour être honnête, je n’ai même plus jamais couru depuis 2007 ou 2008 ! (rires) A Biarritz, avec tout le boulot que j’ai et ma vie de maman, je fais moins de sport en dehors de mes cours de yoga, mais je marche beaucoup, je fais tout à pied. Je pratique beaucoup de respirations et d’étirements. J’écoute mon corps, mes rythmes de vie. Je m’écoute en fait. Le week-end, si on me propose de faire une randonnée, j’y vais aussi avec plaisir.
Quels soins ou règles, issus de l’Ayurvéda, vous sont vraiment essentiels au quotidien ?
A.R. : Dès que je me réveille, je me gratte la langue, puis je me gargarise avec de l’huile de sésame. Je suis une adepte du brossage à sec de tout mon corps, au moins deux fois par semaine. C’est une super alternative au drainage lymphatique, un soin que je fais tous les six mois avec une praticienne. Le brossage à sec, quant à lui, consiste à se masser avec une brosse pour le corps en poils naturels, en direction des ganglions lymphatiques, pour relancer la lymphe, éliminer les peaux mortes, faire bouger l’eau et drainer, chasser les toxines. Et c’est bon contre la cellulite et les capitons. Lorsque je me fais à déjeuner, vu que je suis un profil Vata par excellence (NDLR : doté d’une structure osseuse fine, d’un corps mince avec des articulations souples et des difficultés à prendre du poids), j’adore manger des bouillons très épicés avec des pâtes. C’est de la cuisine très simple et très bonne pour moi, qui consiste à manger chaud, consistant, avec beaucoup d’épices, de saveurs et de goût.
Que conseillez-vous pour travailler au quotidien son souffle, base de notre énergie vitale ?
A.R. : Ce qui est fou, c’est que nous respirons tous, mais que beaucoup de personnes ne savent pas respirer ! Dans tous les cours de yoga, le plus important, c’est la respiration. Vous savez, j’ai fait 10 ans d’athlétisme, à un bon niveau, et pourtant à l’époque je ne savais pas respirer, j’avais toujours des points de côté, j’étais soit en apnée, soit en sur-ventilation. Dans mes cours de yoga, j’explique à mes élèves que si elles doivent à un moment lâcher quelque chose, c’est la posture qu’il faut lâcher, jamais la respiration ! Je leur propose de pratiquer la respiration Ujjayi, celle des guerriers, c’est-à-dire s’installer confortablement dans sa posture, se tenir bien droit, reculer la langue au fond de sa bouche, pour fermer légèrement la glotte ; respirer profondément par le nez. Un bruit doit toujours se faire entendre lors de l’expiration. Cette respiration est la meilleure selon moi pour se sentir bien, car on garde l’air chaud à l’intérieur de soi. Et en plus, elle fait travailler les abdominaux hypopressifs. Donc elle a tout bon en fait !
« Il est essentiel de s’écouter, de se faire confiance et d’aller toujours dans la direction de ce qui nous fait du bien. Il ne faut pas se conforter dans quelque chose qui ne nous rend heureux qu’à moitié. »
En plus des cours de yoga, vous donnez des cours « AJY », c’est-à-dire des séances sportives de lâcher prise. Quel est leur principe ?
A.R. : En ce moment, j’enseigne du yoga dynamique, un yoga en musique où l’on transpire, car il plaît à toutes les personnes qui, comme moi en 2006, cherchent une pratique plus sportive, plus ludique, où l’on ne s’ennuie jamais et où l’on dépense plus de calories. Je donne aussi des cours de yoga plus doux et des cours issus de ma méthode « AJY », qui enchaînent à chaque fois un mouvement et ses répétitions sur une musique de trois minutes, différente à chaque exercice. Comme on est toutes ensemble (jamais plus de 10 élèves en même temps), tout le monde tient, on ne se lâche pas pendant chaque série de trois minutes très intenses, et on dénoue tous les chakras après avoir lâché prise à la fin de chaque mouvement. Après chaque cours, on a tellement vécu quelque chose de fort, que nombreuses sont celles qui ne peuvent retenir leurs larmes, mais rassurez-vous, ce sont des larmes de bonheur.
Quel conseil donner à celles et ceux qui veulent en parallèle se mettre à la méditation ?
A.R. : En fait, de ne surtout pas se mettre d’objectif de temps et de durée. Il faut juste se dire « mon corps est un temple, je suis mon allié, je m’aime, je mérite ce temps pour moi ». Et prendre à chaque fois le temps qu’on peut se donner, même vingt secondes ou deux minutes. S’arrêter et recommencer plus tard à un autre moment opportun. Il faut y aller à son rythme, et juste être là, en pleine conscience, à écouter son souffle aller et venir, en laissant passer les pensées sans les retenir. On peut se faire aider par une musique douce. Il ne faut pas chercher à performer. Juste s’écouter.
On sait que votre compagnon est végétarien et vous, fléxitarienne mais très portée sur le végétal. Que conseiller au grand public en matière de nutrition-santé ?
A.R. : On le sait aujourd’hui, trop de viande, à commencer par la rouge, est néfaste pour la santé. En privilégiant les légumes, on mange beaucoup plus varié et ça devient un vrai plaisir de cuisiner végétarien, en mélangeant les variétés, mais aussi les féculents et les légumineuses en accompagnement. Pour ma part, j’ajoute beaucoup d’épices, mais aussi des super-aliments. Je déteste les baies de goji, mais comme elles sont pleines d’antioxydants et de merveilleuses propriétés, j’ai pris l’habitude d’en ajouter à mes smoothies à base de fruits, de légumes et de laits végétaux, ou simplement avec du lait d’avoine et un peu de cacao cru. Comme ça, j’en ai tous les bénéfices sans le goût direct. Sinon, j’adore les dattes, car c’est bourré d’énergie et ça a plein de vertus. Si on a un profil Vata, sec comme moi, ça ne fait pas grossir. En revanche, elles sont à consommer avec plus de modération par le profil Kapha. Je mange aussi beaucoup de noix de cajou, de raisons secs, de bananes séchées et de chocolat noir. Et mon péché mignon, c’est le houmous de lentilles corail ou de pois chiches avec une biscotte. Je pourrais en manger toute la journée !
On comprend aussi que votre méthode bien-être est respectueuse des hommes, des animaux et de la planète. C’est une forme d’engagement pour vous ?
A.R. : Déjà, en mangeant du végétal de saison, local et bio, on respecte le cycle de la nature, la biodiversité et notre environnement. J’explique à la fin du livre en effet ce que j’ai mis en place au quotidien dans mes habitudes de vie, pour participer à un cercle plus durable et plus vertueux, respectueux de tout le vivant et de la planète. Je ne suis pas parfaite et je ne cherche pas à l’être non plus, mais j’essaye de m’améliorer par un tas de petites choses. Il ne faut surtout pas culpabiliser, mais se dire que même un tout petit geste est utile et participe à la bonne cause. Il ne faut jamais se dire que c’est trop tard ou que ça n’en vaut pas la peine. Même le plus infime petit geste est utile et salvateur ! Surtout que s’y on s’y met tous et qu’on éduque nos enfants dans ce sens, les effets seront bien réels dans l’avenir.
Quelle est votre philosophie de vie, votre recette du bonheur, le message essentiel que vous aimeriez transmettre ?
A.R. : Apprendre à prendre soin de soi, c’est tout un chemin. Il est essentiel de s’écouter, de se faire confiance et d’aller toujours dans la direction de ce qui nous fait du bien. Il ne faut pas se conforter dans quelque chose qui ne nous rend heureux qu’à moitié. On peut essayer d’avancer, pas à pas, petit à petit, vers quelque chose de meilleur pour soi. Au fond de soi, on sait ce qui est mauvais mais aussi ce qui est bon pour soi. C’est ce que j’ai fait et je peux dire aujourd’hui que je suis arrivée à cela, j’ai ma vie rêvée en fait ! Et ce qui est merveilleux, c’est que tout le monde peut y arriver, à condition de croire en ses rêves et de prendre le temps de réfléchir au chemin le plus juste, le plus aligné, pour y parvenir.
Propos recueillis par Valérie Loctin.
Pour la suivre sur Instagram : @alexandrarosenfeld
SA MÉTHODE BIEN-ÊTRE
Ayurvéda, Joie & Yoga
Cette méthode, fruit de sa réflexion et de son parcours, apportera joie, détente et plénitude au cœur de votre quotidien. Adepte de l’ayurvéda, passionnée de yoga et de sport, Alexandra vous propose ses clés pour prendre confiance en vous, (re)découvrir et chérir votre corps. Ses conseils pratiques réunissent des soins simples et rapides à appliquer, des exercices physiques et une alimentation saine, notamment issus de l’Ayurvéda, à s’offrir au fil de la journée, du petit déjeuner au coucher, pour gagner en sérénité.
« AJY : Ma méthode bien-être » d’Alexandra Rosenfeld, photographies de Romain Rigal, Ed. Robert Laffont, 172 p., 21,90€.