On vante aujourd’hui les immenses progrès qu’apportent l’hypnose et l’auto-hypnose pour la prise en charge de la douleur, en particulier chronique, mais aussi dans le cadre d’interventions chirurgicales. Un point s’impose.
UN ÉTAT DE CONSCIENCE MODIFIÉE
L’hypnose est un état de conscience modifiée. Elle permet au patient, avec ou sans l’aide du praticien, de percevoir tout ce qui se passe, mais de façon différente, de se focaliser sur tel ou tel élément en accordant moins d’importance à d’autres, de s’extraire d’une situation présente aussi difficile que la douleur chronique.
UNE DIMENSION MENTALE
Aujourd’hui, le corps médical sait que la réussite d’un soin dépend aussi de la dimension mentale du patient. En prenant en compte cette dimension, les bénéfices thérapeutiques de l’hypnose sont immédiats et la technique répond complètement à cet engagement des soignants.
UNE ALTERNATIVE INTÉRESSANTE
Les patients, quant à eux, attendent de recevoir des soins dans les meilleures conditions. Or, l’hypnose leur offre une alternative à l’anesthésie générale avec des indications aujourd’hui bien connues. Cette alternative peut être encore plus importante pour des soins répétitifs ou pour des patients en grave difficulté ou souffrant de douleurs massives.
IMPLIQUER LE PATIENT DANS SA GUÉRISON
Plus encore, l’attente des patients est aussi d’être impliqués dans le parcours thérapeutique : l’hypnose leur permet précisément d’activer et d’utiliser leurs ressources disponibles et d’être capables de s’occuper d’eux-mêmes dans ces circonstances difficiles. L’impact moral est considérable.
À LA PLACE DE L’ANESTHÉSIE
L’hypnose est devenue, au cours des dix dernières années, une pratique utilisée dans les services de chirurgie. De nombreux patients ont déjà reçu une « hypno sédation » en lieu et place d’une anesthésie générale classique, principalement pour des interventions de chirurgie plastique ou endocrinienne. Pour un patient allergique aux anesthésiants, l’hypnose sera pour lui d’un grand secours, dans le cadre d’une anesthésie locale ou régionale.
UN CONFORT POUR LE PATIENT
En anesthésie-réanimation, l’hypnose combinée à un état de demi-sommeil et à l’anesthésie locale est maintenant une technique anesthésique qui assure un confort aux patients en cours de chirurgie. Même après l’opération, l’utilisation de l’hypnose diminue nausées et vomissements, soulage la douleur et permet ainsi une récupération plus rapide.
BLOQUER LA DOULEUR
On commence à comprendre les mécanismes de blocage de la douleur lors de l’hypnose. D’ores et déjà, on sait que les endorphines ne sont pas principalement en cause mais plutôt d’autres voies neurologiques qui permettent de bloquer la circulation de l’influx douloureux avant qu’il n’atteigne le cerveau. On sait aussi que les taux d’hormones de la douleur (kinines) sont diminués sans en comprendre complètement le mécanisme.
COMMENT ÇA MARCHE ?
Sur un plan plus pratique, une anesthésie sous hypnose se fait grâce à une relation essentiellement verbale entre l’opéré et l’anesthésiste qui est présent durant toute la durée de l’intervention. L’anesthésiste utilise différentes techniques verbales permettant au patient de se créer un univers virtuel agréable.
Il n’y a pas de barrière étanche avec le monde réel, si bien que certaines stimulations du monde réel, auditives par exemple comme les bruits de la salle d’opération, peuvent être intégrées sans problème par le patient, qui est tout à fait conscient d’être sous hypnose.
ÉVITER STRESS & ANGOISSE
Toutefois, le vécu de l’intervention se fera sans aucune angoisse, avec une distorsion du temps qui fait que l’intervention semblera n’avoir duré que quelques minutes alors qu’elle pourra avoir duré plusieurs heures. Si nécessaire, une anesthésie locale complémentaire est demandée par le chirurgien. Les avantages sont évidents puisque si l’on peut éviter une anesthésie générale, on en évite aussi les risques et de plus, les phénomènes douloureux sont également diminués après l’intervention.
UNE SÉANCE EN 3 ÉTAPES
Trois étapes sont proposées par l’hypno-thérapeute. La première est l’induction. Elle consiste à hypnotiser le patient en lui proposant de fixer son attention sur un objet. La deuxième est ce que l’on appelle la dissociation-confusion : le patient se trouve coupé de ses perceptions auditives, visuelles et tactiles.
Son corps est engourdi et immobile. Vient alors la troisième étape, qui correspond à l’ouverture, celle qui va permettre d’entrer en relation avec son corps, condition nécessaire pour atténuer sa douleur.
DES RÉSULTATS PROMETTEURS
Les avantages et les résultats de l’hypnose sont donc très prometteurs en matière de traitement de la douleur et d’anesthésie. Son développement actuel doit être assuré essentiellement par le milieu médical et universitaire de façon rigoureuse, progressive et contrôlée. Car pour se lancer dans une anesthésie sous hypnose, les patients doivent avant tout avoir une grande confiance dans leurs médecins.
Retenez enfin que vous pouvez apprendre également des techniques d’auto-hypnose anti-douleurs, à réaliser chez vous en cas de crise.